Aujourd’hui, nous avons la grâce de prier devant les reliques de sainte Élisabeth de la Trinité, jeune carmélite de Dijon, morte à 26 ans, mais dont la vie et les écrits continuent de rayonner. La présence de ses reliques ici n’est pas un détail, ni un folklore religieux. Dans la tradition chrétienne, les reliques ne sont pas des objets
magiques, elles sont des signes visibles d’une présence invisible parmi nous.
Qd nous vénérons les reliques, nous affirmons ce que nous proclamons dans le Credo : « Je crois à la communion des Saints. » Cela veut dire que la mort n’interrompt pas le lien d’amour et de foi entre les membres du Corps du Christ. Ste Élisabeth est entrée dans la lumière, mais ses liens avec nous ne sont pas rompus. Etant nous, encore du côté des signes, ses reliques sont comme une main tendue entre le Ciel et la terre.
Cela dit, la vie d’Elisabeth est une vie de martyre, dans sa vie et dans sa mort elle témoigne du mystère de la foi véritable. Une vie brève, courte, une vie donnée. Née le 18 juillet 1880, elle entre au Carmel à 21 ans et meurt à 26 ans le 9 novembre 1906, après 9 jours d’agonie. Marquée par la maladie, 9 mois d’agonie. Mais son âme a grandi avec une intensité rare, nourrie par le silence, la prière, la Parole de Dieu. Elle a trouvé son trésor non pas dans ce monde, mais dans le cœur de la Trinité, qu’elle appelait « ma demeure, ma maison, mon ciel sur la terre. » C’est un témoignage puissant pour nous. On peut mener une vie pleinement accomplie, même dans la fragilité. La « réussite de » la vie chrétienne, ne se mesure pas à l’aune de la réussite matérielle, mais dans notre capacité à investir le cœur de Dieu. On peut rayonner de Dieu, même dans l’ombre d’un cloître ou dans la douleur d’une maladie. Notre vrai trésor, c’est Dieu lui-même.
Une vie qui nous montre le ciel comme horizon : La foi d’Elisabeth nous rappelle aussi cette vérité essentielle que nous retrouvons dans toute la Bible : notre vie d’ici- bas est passagère, elle nous prépare à la vie du Ciel, qui notre vraie patrie. Sainte Élisabeth le disait avec simplicité : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie. » Elle ne fuyait pas la réalité. Elle la vivait pleinement transfigurée, en posant son regard au-delà, là où tout s’accomplit en Dieu seul.
Et nous ? Où en sommes-nous dans notre foi ? Sommes-nous enracinés en Dieu, ou trop absorbés par les sirènes de ce monde qui passe ? Que la présence de Ste Élisabeth nous aide à redécouvrir le sens profond de notre vocation chrétienne : vivre ici-bas déjà unis à Dieu, en marchant vers la plénitude de la vie en Dieu seul. Amen.
P. Joseph NKOUKA
Aujourd’hui, nous célébrons une fête assez inhabituelle pour un dimanche : la dédicace d’1 église. Mais pas n’importe laquelle : la basilique St-Jean-de-Latran. Son importance se manifeste par 2 signes forts : son nom complet : Archibasilique du
Très-Saint-Sauveur, de St JB et St Jean l’Évangéliste ; et aussi par l’inscription sur son fronton : « Mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde. » Cette basilique récapitule, tout le mystère de la foi, comme un livre vivant que l’on contemple.
Le 1 er nom donné à cette basilique est : « Très-Saint Sauveur ». Cela nous rappelle que l’Eglise est le lieu de notre salut et Jésus, notre unique Sauveur. Le seul qui donne un sens à notre existence, il est la tête de l’Église, le Bon Pasteur qui conduit son peuple à travers les joies, les épreuves vers la cité du Ciel. Ce nom nous rappelle que nos vies ont une origine, un sens, une direction, un but, - ouvert par et dans le Christ.
Le 2 e nom, est JB, la voix qui crie dans le désert, celui qui prépare le chemin du Seigneur. Ce nom nous rappelle que pour entrer dans la Cité de Dieu, il faut une conversion. Elle se fait par le baptême, qui symbolise la mort à soi-même, à l’orgueil, au péché, pour renaître dans la vie de Dieu. Il n’y a pas de salut sans conversion, sans ce dépassement de soi… La foi nous fait prendre de la hauteur.
Le 3 e nom est Jean l’Évangéliste, l’apôtre de la Parole, celui qui a contemplé le Verbe fait chair. Un symbole qui met au centre de notre foi, la Parole de Dieu. Cette Parole est la lumière qui éclaire nos pas de chaque jour. Vivante et efficace, elle nous permet de voir clair même dans les moments difficiles. Elle est notre force.
Enfin, cette basilique est « Mère de toutes les églises ». Elle est signe de l’unité symbolisé par Pierre. Nous sommes les vraies pierres vivantes et unies du temple de Dieu - dit Paul. C’est l’arrière-fond de la colère du Christ dans l’Evangile. Ce symbole met l’accent sur notre âme, souvent négligée dans un monde qui privilégie l’apparence et le matériel. L’âme est la part la plus importante de notre être, nous rappelle cette basilique. C’est par elle, que Dieu entre en relation avec nous, nous guide, nous éclaire, et nous transforme – c’est le lieu des vrais miracles.
Célébrer une dédicace, ce n’est donc pas célébrer un souvenir, mais accueillir l’appel à se laisser consacrer soi-même, pour entrer dans la vocation profonde de l’Église et de l’homme : être le lieu de l’alliance entre Dieu et l’homme, un lieu de rencontre et d’unité pour une vie renouvelée.
P. Joseph
Chers amis, La mort, pour chacun de nous, est un rappel silencieux mais profond : la vie est un mystère. D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Qui sommes-nous vraiment ? Aucune réponse humaine ne suffit à combler ces questions. Et c’est justement là que commence la foi : dans cette prise de conscience que la vie nous dépasse, qu’elle échappe à notre maîtrise. C’est la première marche, l’entrée dans un chemin où l’on ne comprend pas tout, mais où l’on avance confiants. Mais ce mystère n’est pas totalement obscur. Dieu a déposé en nous des signes, des semences de lumière, qui, si nous les écoutons, éclairent le sens de notre existence. La mort elle-même, dans sa dureté, devient l’une de ces clés. Quand nous perdons un être cher, les larmes que nous versons ne sont pas simplement l’expression du chagrin, mais une véritable confession de foi. Elles disent le côté anormal de la mort. « Ce n’est pas normal qu’un lien aussi fort, aussi beau avec la vie, soit brisé. » Elles ont raison. C’est le cri d’une intime conviction déposée en chacun de nous : nous ne sommes pas faits pour la mort, mais pour la vie sans fin.
Cette intime conviction, n’est pas une illusion ou un refus d’accepter la réalité. C’est le reflet du projet de Dieu, inscrit au plus profond de notre être. Et c’est précisément pour cela que le Christ est venu. Il n’a pas supprimé la mort, mais il l’a traversée, pour lui donner un sens et lui ouvrir un chemin. Par sa mort et sa résurrection, Jésus confirme ce que notre cœur sait déjà : la vie a un sens une direction, ce monde n’est pas une fin en soi et la mort n’a pas le dernier mot.
Mais Jésus nous révèle aussi une autre vérité essentielle que notre cœur confesse au même titre : par-delà la mort, ce qui demeure, c’est l’amour. L’amour n’est pas un simple souvenir, mais une réalité qui se prolonge dans l’éternité. St Paul le dit clairement : « L’amour ne passera jamais. » 1 Cor 13,8. Les liens d’amour que nous tissons ici-bas, purifiés par la foi et la prière, restent vivants. Ils sont inscrits dans le cœur même de Dieu. Voilà pq nous prions pour nos fidèles défunts. Qd nous allumons une bougie, qd nous offrons une intention de messe, nous matérialisons ce lien d’amour plus fort que la mort, qui nous unit. C’est une fleur de lumière que nous offrons à nos défunts, pour leur dire que nous ne les oublions pas. Et ce lien jamais rompu, a l’amour comme pont.
C’est le sens de cette Eucharistie que nous célébrons. Nous communions au Corps du Christ qui nous unit à jamais à nos défunts dans l’amour qui vient de Dieu.
Que cette eucharistie ravive en nous l’espérance de nous retrouver un jour, tous vêtus de blanc, aux côtés de celles et ceux qui nous aurons précédés et qui ont lavés leur vêtement dans le sang de l’Agneau. Amen.
P. Joseph NKOUKA
Chers amis, aujourd’hui, l’Église a le visage lumineux de la foule immense que nous contemplons dans l’Apocalypse : « Tous ces gens vêtus de blanc - D’où viennent-il ? » La réponse résonne comme une proclamation de victoire : « Ils viennent de la gde épreuve, ils ont lavé leur vêtement dans le Sang de l’Agneau. » La gde épreuve, le sang de l’Agneau, cela dit tout de la sainteté.
Chers amis, le saint n’est pas l’être parfait qu’on croit - en Israël un seul est saint, c’est Dieu. Qd Paul dit, je ne fais pas le bien que je voudrais faire, mais le mal… ce n’est pas de la comédie… Le saint, chers amis, est celui qui a compris que ce monde est un lieu de combat, et qui ne se laisse pas écraser par l’adversité. Ce combat est naturellement spirituel. Il se joue entre ce que nous sommes par nature — des êtres fragiles finis, marqués par nos limites humaines — et ce que nous sommes par vocation — pour être image et à la ressemblance de Dieu. Les saints sont ceux qui ont déchiffré en eux cette soif d’infini, et qui ont compris que rien de fini, rien de passager ne peut combler ce désir, sinon Dieu seul. C’est cela, le vrai combat spirituel : résister à la tentation de croire que ce monde suffit, refuser la séduction du démon qui veut nous faire oublier notre origine et notre destination.
C’est le sens profond des béatitudes : « En marche, toi qui pleures… En marche, toi qui as faim… Le Royaume des cieux est à toi. » Les béatitudes ne promettent pas une vie facile, mais elles désignent le chemin du Royaume et donc du bonheur, pour ceux qui acceptent de vivre ici-bas avec le cœur tourné vers Dieu. Les saints sont ceux qui ont marché en ce monde comme des citoyens du ciel et qui ont vécu le provisoire dans la lumière de Dieu. Ils nous montrent que notre vraie patrie, c’est la vie en Dieu.
Ce qui rend tout ceci possible, c’est le Sang de l’Agneau, versé par amour pour nous. A quiconque médite sa profondeur, il permet de relativiser les dictatures de ce monde, sauf la dette de l’amour. C’est le cas des saints. Les saints ne sont pas des statues figées, mais des témoins d’une liberté plus forte que nos désirs et les épreuves de ce monde. L’un a pu donner sa vie au service des pauvres, l’autre au service de Dieu… Tous ont laissé l’amour de Dieu guider leur vie, jusqu’au don total d’eux-mêmes.
C’est cette force que nous puisons dans l’Eucharistie qui éclaire le vrai chemin de la sainteté : un chemin d’abandon, de confiance, de service et d’espérance. Ce chemin est celui qui nous rend vraiment heureux (à côté des petits bonheurs éphémères).
Amen !
P. Joseph
« J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, je n’attends plus que la couronne. » Avant-hier, nous avons célébré l’Eucharistie en ce lieu ou Paul a terminé sa course. Quel grâce ! Et quel mystère de pouvoir interpréter en ce jour, les signes de sa course, comme Jésus nous y invitait hier dans l’Évangile de notre dernière messe dans la basilique St-Pierre : « Vous savez interpréter le ciel, mais savez-vous lire les signes du temps ? »
Quel est ce bon combat ? Paul n’a pas eu une vie lisse. Il a tout connu : le péché, la grâce, l’abondance, le manque, les accidents, l’humiliation, les disputes, les miracles, la prison, la persécution. Mais au-dessus de tout, il y avait sa foi et sa joie d’être apôtre de JC.
A travers ce témoignage, comme s’il nous disait : « La vie de l’homme ne se définit pas par sa réussite ou pauvreté matérielle. Ce qui compte, c’est la foi, et la plus belle récompense, c’est celle de Dieu. Nous ne sommes pas créés pour les épreuves, mais, pour que, à travers elles, nous recherchons la vie divine - le but de notre vie terrestre. C’est la quête de notre vie, c’est elle qui nous permet de mieux vivre dans ce monde de passage. Il s’agit donc pour nous de vivre non pas en esclave de notre condition d’homme finis, mais de nous en servir comme un élan vers la plénitude en Dieu. C’est ce qu’a vécu Paul. Il n’a jamais nié ses faiblesses ni ses souffrances, il les a assumés pour en faire un élan vers Dieu. Ce qui fait de lui non pas un comédien de la foi, ni un héros inatteignable, mais un témoin.
C’est en substance le msg de l’Évangile à travers 2 cas d’espèce concrets… D’un côté un pharisien, plein de lui-même, sûr de ses performances et qui méprise les autres : « Je jeûne, je donne, là où les autres mauvais ». De l’autre côté un publicain (un pécheur notoire), qui, dans la vérité de son être, n’ose même pas lever les yeux au ciel : « Je suis pécheur... » Au final c’est lui qui est justifié, pcq il se reconnait petit et pauvre.
Chers amis, la foi chrétienne ne consiste pas à jouer un rôle, mais à se tenir humblement devant Dieu, dans la vérité de notre nature pour qu’Il puisse la transfigurer. La foi chrétienne nous rend libres, elle nous libère de l’esclavage de notre nature (en particulier de nos sens). Le croyant n’est pas celui qui ne tombe pas, mais celui qui reste fidèle à Dieu, malgré tout et qui a comme unique visée la VIE du ciel.
P. Joseph
Les lectures d’aujourd’hui nous rappellent un marqueur essentiel de la foi chrétienne : la prière. Inscrite en nous, elle est un élan spontané du cœur, la respiration de l’âme - dans les moments de joie, on a envie de dire merci, dans la souffrance, on a envie de crier « au secours », quand on a blessé qlq’un, on est poussé à demander pardon.
La prière, c’est cela. Elle nous permet de rester debout et fort intérieurement, même qd tout semble perdu d’avance. C’est ce que vit Moïse dans le combat contre Amalek. Quand ses bras faiblissent, le peuple fléchit. Quand ils restent levés, le peuple tient bon. Cet épisode nous montre que la prière est la fois individuelle et communautaire. Elle est plus forte qd elle est portée par la communauté, comme Aaron et Hour soutenant les bras de Moïse.
Mais la prière est en elle-même un combat. On prie… et on attend et parfois, rien ne semble bouger. Alors vient la tentation du découragement. C’est là, en substance le message de l’Evangile. « Il faut toujours prier sans se décourager. » Il cite en exemple le cas d’une veuve tenace, qui obtient justice simplement parce qu’elle ne lâche pas. Rappelez-vous l’histoire de Jacob au gué de Yabbock.
Nos combats dans la prière ne sont pas vains. Dieu, voit, entend et nous répond. St Augustin le dit magnifiquement : « Ne t’afflige pas si tu ne reçois pas tout de suite ce que tu demandes. Dieu veut te faire encore plus de bien par ta persévérance ». Oui chers amis, la persévérance permet à Dieu de façonner notre cœur pour nous conduire à l’essentiel : la sagesse – celle qui conduit au vrai salut par la foi. C’est un des plus grands enseignements du CEC : « La transformation du cœur qui prie est déjà une réponse - (à notre prière). » Alors oui, la prière est un combat, mais elle est aussi notre plus grande force. C’est dans la prière que Dieu nous transforme dans l’équilibre entre notre finitude et notre vocation à la plénitude. Ses cadeaux sont toujours offerts dans cet équilibre. Dieu agit, mais son don n’est pas une forteresse : c’est un appel à marcher encore, à aller de l’avant.
Chers amis, prions, même fatigués, même dans le doute. Car dans la prière, Dieu travaille notre cœur… et nous prépare à recevoir son vrai don. Amen !
P. Joseph
Chers amis, quelle est la plus grosse pierre d'achoppement de la foi ? Qu’est ce qui, dans notre vie de foi peut nous conduire au découragement ? C’est ce sentiment qu’exprime Habacuc (1re lecture). Les barbares chaldéens menacent Jérusalem, sèment alentour pillages et violences. A l’intérieur se déchaînent disputes et discordes. Le prophète, désabusé, questionne Dieu, l’accuse presque : « Combien de temps, Sgr, vais-je t’appeler au secours sans que tu entendes ? » C’est le moment fatidique qui peut remettre notre foi en questions.
« Met par écrit cette visio - répond Dieu - qu’on puisse le lire et le relire : le juste vivra ». Mais, précision importante, il vivra par sa fidélité à Dieu, càd par sa foi. Dans l’Évangile, les apôtres sentent bien cette difficulté, ils demandent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » Et Jésus leur répond : la foi, même minuscule comme une graine de moutarde, peut déraciner un arbre et le planter dans la mer. Mais c’est quoi cette foi ?
Pas la foi de nos égos, répond Jésus dans la 2e parabole de l’évangile – « simples serviteurs de devoir ». Nous croyons faire confiance à Dieu, en réalité nous écoutons notre ego – ce n’est pas de cette foi qu’il s’agit. Mais la foi déterminée qui ne perd pas confiance. Je pense à la foi de Jacob au gué de Yabboq dont nous sommes les héritiers. Toute la nuit il lutte contre un mystérieux personnage qui lui déboite même la hanche – « Je ne te lâcherai pas tant que tu ne m’aies pas béni » - lui dit Jacob. Parce que tu as lutté avec Dieu, désormais tu t’appelleras Israël. C’est de cette foi-là, dont il question dans l’Evangile, une foi qui ne lâche rien, malgré les difficultés. Cette foi-là est une force intérieure capable de sublimer les épreuves.
C’est le précieux enseignement de St Paul à Timothée : « Garde le dépôt de la foi… Dieu ne nous a pas donné un esprit de peur, mais de force, d’amour et de pondération. » Oui chers amis, la foi ne nous exonère pas de notre finitude, elle n’efface pas nos questions et nos doutes, elle leurs donne un horizon qui au final nous booste, nous donne une force incroyable pour aller de l’avant.
Chers amis, ne culpabilisons pas de reprendre le cri d’Habacuc, le Christ lui-même l’a repris au moment de sa Passion, mais vivons-le dans une confiance renouvelée. Dieu est là, même quand tout semble obscur – il marche avec nous. Que cette Eucharistie nous donne la force de ne jamais l’oublier et que nous en soyons les dignes témoins… Amen.
P. Joseph
Tout ce que dit, fait, vit le Christ, est un enseignement pour nous : soit un rappel de ce qui est essentiel pour nos vies, soit une révélation. L’Evangile du jour nous donne les deux. Voilà un gérant accusé de gaspiller les biens de son maître. Au lieu de le punir, le maître finit par louer son habileté. Aux yeux de la morale, c’est immoral… comme si Jésus encourageait le vice. Et pourtant nous sommes devant une des plus belles leçons de vie pour chacun de nous sous forme de rappel et de révélation.
Un rappel : La parabole nous parle d’un homme qui n’est pas propriétaire, et qui ne fait que gérer ce qui appartient à un autre. Chers amis, Jésus nous rappelle par-là qlq chose d’essentiel : nous ne sommes pas propriétaires de nos vies, ni de nos biens, ni même du temps que nous passons sur cette terre. Tout nous est confié. La maison que j’habite, je ne l’emporterai pas dans la tombe. Mon salaire, mes économies, finiront un jour dans d’autres mains. Même mes talents, mon intelligence, ma santé… ne sont que prêtés pour un temps. Jésus veut attirer notre attention pour je jamais l’oublier. Quel usage faisons-nous de ces biens confiés ? Dieu voit ce que nous en faisons – nous rappelle -t-il par Amos. Il voit nos centres d’intérêt, avec cette tendance à profiter des autres… Tôt ou tard, Il nous demandera des comptes. Nous touchons à une des dimensions essentielles de notre foi, qui nous rappelle que notre vie a un sens, une direction. C’est énorme…
Une révélation : Au lieu de condamner, Dieu s’étonne et loue l’habileté du gérant à préparer son avenir. Il ne s’attarde pas sur nos fautes, il espère que nous utilisions ce que nous avons reçu pour préparer la vie éternelle. Il nous révèle aujourd’hui jusqu’où va sa miséricorde : Il n’est jamais trop tard pour se convertir et faire de bons choix. Sers-toi de ce que tu as encore – de ton temps, de tes biens, – pour assurer ton avenir. C’est là l’essentiel. L’important, ce n’est pas d’avoir été parfaits, mais d’avoir su transformer nos biens, notre temps et nos relations en semences d’amour et de miséricorde. C’est ce qui compte au dernier jour. Oui chers amis, la vie est courte, elle passe plus vite qu’on ne le pense… Qu’en faisons-nous ? Quel sens donnons-nous à nos actes ? L’Evangile nous invite à vivre notre vie, en élargissant notre regard, tout ne se joue pas dans ce bas monde – on le voit chez les personnes qui arrive en fin de vie, comment elles ont besoin de recevoir le pardon de Dieu avant de quitter ce monde... Voilà pourquoi St Paul nous invite à prier davantage, càd une des plus belles manières d’élargir notre horizon…
Que cette Eucharistie nous donne la grâce de nous rendre habiles dans le bien, généreux dans le partage, fidèles dans la mission qui nous est confiée… Alors, au terme de notre vie, nous entendrons ces mots merveilleux : « Entre dans la joie de ton Maître ». Amen.
P. Joseph
La Croix est un mystère, un des plus grands mystères de la foi. Qd on la regarde avec les yeux d’hommes, on voit le bois du supplice, l’instrument de condamnation, la marque d’un échec. Mais qd nous la regardons avec les yeux de la foi, elle est la porte de la vie, le trône de la gloire, l’arbre de la victoire, le pont entre la terre et le ciel…
Ce sont ces 2 réalités que l’Église ose unir à travers 2 mots que tout oppose : croix et gloire. Que nous dit-elle ?
La croix représente nos épreuves : la maladie, la solitude, les blessures intérieures, les fardeaux du quotidien. C’est cette Croix que nous portons autour du cou, non comme un bijou, mais en écho à l’appel du Christ : « Celui qui veut venir à ma suite, qu’il prenne sa croix chaque jour. » La porter, c’est se souvenir d’une vérité fondamentale : nos limites d’hommes, que nous devons apprendre à accepter avec foi. C'est en substance le msg de la longue marche des hébreux au désert ou cette croix est particulièrement présente à travers les épreuves et désillusions, jusqu'au serpent d'airain que Moise élève sur un mat. Ce moment marque un sommet spirituel : la vie de Moïse s’arrête là, il ne verra pas la Terre promise, mais il verra l’essentiel : le mât que les Hébreux regardaient pour être sauvés.
Dans l’Evangile, Jésus reprend clairement cette image à son compte. « De même que le serpent de bronze fut élevé dans le désert, il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » C’est là que l’Eglise fait le lien entre la croix et la gloire. Sur ce Bois, Jésus renverse les logiques humaines. Il transforme la souffrance en amour, l’humiliation en élévation, la mort en vie, la haine en amour.
A travers la Croix, c’est Dieu lui-même qui nous dit à chacun : « Tes ténèbres ne sont pas la fin, ton échec n’est pas ton dernier mot, ta mort n’est pas ton horizon. Regarde mon Fils : en Lui est ta victoire. » Oui, chers amis ! La Croix est glorieuse parce qu’elle est l’étreinte de Dieu sur notre humanité naturellement blessée. Elle est le signe d’un salut qui va au-delà de nos limites d’hommes. Sur la croix Dieu accomplit son projet des origines : faire alliance avec l’homme… C’est tout l’objet de la foi.
Voilà pourquoi Paul déclare avec conviction : « Si j’ai mis ma foi en JC que pour cette vie seulement, je suis le plus à plaindre… ». Alors un seul mot mes amis : MERCI Seigneur.
P. Joseph
Chers amis, aujourd’hui, la Parole de Dieu nous met face à une question essentielle : Qu’est-ce la vraie sagesse ? Autrement dit : Comment bien orienter sa vie ? Sur quelle base fonder ses choix ? C’est le thème de ce dim. qui commence de manière forte avec le livre de la Sagesse.
« Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » Cette question n’est pas celle d’un homme désabusé, mais celle d’un croyant réfléchi et cultivé, sans doute installé à Alexandrie, gde ville universitaire de l’époque, carrefour entre la philosophie grecque et la tradition juive. Cet auteur sait que l’intelligence humaine, si brillante soit-elle, reste limitée et peu fiable. « Nos pensées sont incertaines, nos réflexions instables... » dit-il. Mais il ajoute une clé importante : « C’est en envoyant ton Esprit St d’en haut que tu as donné la vraie sagesse. » C’est ce débat que Jésus prolonge et accomplit dans l’Évangile avec des mots assez durs.
« Celui qui ne me préfère pas à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, … ne peut pas être mon disciple. » Ces paroles peuvent sembler dures, choquantes même. En réalité, elles sont le cœur de la sagesse. La sagesse commence qd Dieu est mis à la 1 re place. Je caricature, il faut aimer Dieu d’abord pour mieux aimer les autres en vérité.
Et Jésus nous le montre à travers 2 petites paraboles concrètes : avant de construire une tour, on calcule si on peut aller au bout. Avant de partir en guerre, on évalue si on peut gagner. Autrement, la vraie sagesse n’est pas dans les courtes vues, mais dans le regard qui porte sur le long terme, un regard qui va part de la vie éternelle.
Chers amis, la sagesse que le monde propose à bas prix, bien emballée, rassurante, produit souvent des résultats immédiats certes, mais éphémères et même trompeurs. Celle que Jésus nous propose qui consiste à bien réfléchir, à regarder le LT pour mieux orienter son cœur dans la foi et l’abandon, … élargit notre regard, pour voir la vie avec les yeux de l’éternité. Elle fait grandir en vérité, en liberté et en amour. A l’évidence, elle fait du bien au cœur même dans les moments difficiles.
Dans cette Eucharistie, demandons au Seigneur ce don précieux de sa sagesse pour voir clair, pour choisir juste, pour aller jusqu’au bout du chemin avec Lui. Amen.
P. Joseph
Chers amis ! Permettez-moi d’abord de commencer par saluer le beau travail qu’a accompli le P. Oscar dans la paroisse et dans le diocèse. Après les incertitudes qui liées à sa situation, vous voici, désormais avec un nouveau curé. Un changement de curé, est tjrs un moment fort - à la fois émouvant, délicat, et humainement exigeant. C’est une petite épreuve pour vous paroissiens, mais aussi pour le prêtre qui arrive. Une petite épreuve, il y a pire…
Pour vous paroissiens. Pourquoi le P. Oscar est-il parti, il était un si bon prêtre ? Il a fait tant de choses. Et le nouveau qui arrive, comment sera-t-il ? Saura-t-il nous comprendre, nous écouter ? Arrivera-il à nous guider, nous et nos enfants ? En plus c’est un étranger !
Mais c’est aussi une épreuve pour le prêtre qui arrive. « Comment vais-je être accueilli ? Les paroissiens vont-ils me comprendre ? Parviendrons-nous à marcher ensemble ?
Chers amis ! Ses appréhensions sont normales, logiques et légitimes, elles sont humaines. Je dirai même qu’elles sont signe de bonne santé spirituelle – vous n’êtes pas des soldats ou des automates…
Les lectures de ce 23 e dimanche nous offrent une lumière précieuse pour vivre ces changements en confiance et dans la foi.
« Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? » Le livre de la Sagesse pointe ici notre regard souvent trop court, trop affectif, trop stratégique pour comprendre les intentions de Dieu. Il faut regarder les choses d’en haut, à partir du Christ, nous dit l’Evangile. C’est de là que part la vraie sagesse, celle qui nous permet de voir les choses en vérité, parce qu’on les regarde avec les lunettes de Dieu. C’est à partir du Christ qu’on peut comprendre les choses et mieux aimer.
Laisser partir un prêtre, accueillir un nouveau, c’est donc bien plus qu’un acte canonique ou de courtoisie, c’est une véritable confession de foi.
C’est affirmer que Christ reste l’unique et vrai Pasteur, même quand les visages changent. Comme le P. Oscar, Judicaël n’est pas un pur-sang Gaulois, mais ayez confiance. Par lui c’est le Christ qui pilote son Eglise locale malgré les changements. Ayez confiance, la présence des prêtres étrangers ne doit pas non plus vous effrayer, elle n’est pas l’avenir de l’Eglise de France. C’est une parenthèse qui permet juste à la fille aînée de l’Eglise de garder sa lampe allumée en attendant qu’elle revienne de sa crise d’adolescence. Oui chers amis, « la fille ainée de l’Eglise » est juste dans sa phase d’ado, Après avoir été nourrie au lait de la foi, elle reviendra encore plus forte quand elle découvrira qu’elle a besoin de la Source de tout bien..
Accueillir un nouveau prêtre, c’est aussi confesser notre véritable identité : nous sommes un peuple en marche vers la plénitude de la vie. Cette marche se fait avec le corps de la naissance jusqu’à la mort, mais aussi dans l’esprit, en acceptant le renouveau, les changements, l’adaptation - une étape n’est pas une fin.
Oui, chers amis, il faudra sans doute changer certaines habitudes, accepter des nouveautés, être dans la bienveillance. Vous verrez le P. Judicaël fatigué, parfois découragé, même en colère. Parce que prêtre oui, mais homme avant tout. Oui chers amis, conduire le peuple de Dieu est tout sauf une sinécure. C’est marcher avec un peuple, aux attentes variées, aux sensibilités multiples. La même parole proclamée n’aura pas la même résonance chez une personne âgée, un jeune, un malade, un croyant fervent, un sceptique de passage. Et pour le pasteur, c’est parfois un jeu de funambule qui demande humilité et bienveillance de votre part.
Et toi Judicaël, mon cher frère dans le sacerdoce, n’oublie pas, tu arrives dans une communauté qui a une histoire, il faut la respecter. Tu n’es pas l’Eglise à toi tout seul, tu travailleras en communion avec ton Doyenné, à la suite de ce que tes prédécesseurs ont fait, apporté, mis en place, en particulier le dernier, le P. Oscar… N’oublie pas : tu n’es qu’une étape dans la longue marche de cette communauté.
À vous tous, je dis simplement ceci : accueillez votre nouveau berger avec foi, amour, et confiance. Que la sagesse d’en haut guide vos pas, que la foi éclaire vos réactions, et que l’Esprit Saint fasse de vous une paroisse vivante, priante et fraternelle, vous serez ainsi les vrais témoins du Christ ressuscité. Amen.
P. Joseph
Chers amis ! Ce qui est extraordinaire dans notre foi, c’est de voir comment le Seigneur prépare le terrain, pour mettre en lumière les vérités essentielles de la vie. Aujourd’hui, les 3 lectures convergent vers un seul mot, simple mais décisif : l’humilité.
Partons de la lettre aux Héb. Elle nous rappelle l’expérience du peuple d’Israël au Sinaï : feu brûlant, ténèbres, ouragan, paroles terribles… Dieu apparaissait comme un maître écrasant de majesté, et le peuple tremblait de peur. Beaucoup de croyants, encore aujourd’hui, gardent cette image d’un Dieu menaçant, qui écrase plus qu’il ne libère. Or, dit la lettre, avec Jésus tout change : ce n’est plus un Dieu qui fait peur, mais un Dieu qui nous rend responsables, un Dieu qui nous accueille à Sion, la cité de la joie et de la fête. Un Dieu qui n’attend qu’une chose, une seule, qui est au cœur de l’Évangile de ce jour : l’humilité.
C’est le gd enseignement de l’Évangile avec des images simples : la dernière place au banquet, l’accueil des pauvres, des exclus. Mais derrière ces images triviales se cache 2 vérités indépassables : du côté de Dieu, il n’y a qu’une seule logique : la miséricorde – il sait que nous ne sommes que des créatures. Du côté de l’homme, une seule réponse possible : l’humilité.
Être humble, ce n’est pas se rabaisser, ni se mépriser. C’est reconnaître la vérité de notre nature : tout ce que nous sommes, même ce qu’il y a de pire, est d’abord et avant tout une question de nature de et de vie (Cf. St Augustin). C’est la morale de situation poussée à l’extrême de sa vérité. Qlq qui vole une pomme parce qu’il a faim, peut-il subir la même sentence que celui qui vole pour s’enrichir ? C’est ce regard là que Dieu a sur nous, et qu’il attend de nous entre nous. L’humilité, c’est l’acceptation de cette part impondérable des blessures et failles de notre nature. Qlq’1 d’insupportable pcq de nature perfectionniste, mérite-t-il 1 condamnation aussi sévère ? Qd on a compris cela, on a tout compris : la bienveillance, le pardon, l’amour....
Chers amis, la racine du mal, c’est l’orgueil, la source de tout bien c’est l’humilité. Ce n’est pas l’orgueil qui nous sauve, mais Dieu seul, c’est en substance le msg du Christ. Accepter la dernière place, c’est se reconnaître petit, pour que Dieu puisse nous saisir (Cf. St Bernard). Et paradoxalement, c’est le levier qui nous libère. Que cette Eucharistie nous donne la grâce de l’humilité, pour nous libérer de nous-mêmes. Amen !
P. Joseph
Chers amis, Jésus nous parle aujourd’hui d’une porte étroite - une image simple, mais forte. Une porte étroite, ne laisse pas tout passer. Ainsi en est-il de la vie chrétienne : pour passer, pour entrer dans la Vie, (pas seulement du ciel, mais de ce monde aussi, la joie de Dieu) il faut abandonner ce qui est encombrant. C’est en substance l’objet des textes de ce dimanche.
Avec Isaïe (Cf. 1 re lecture), Dieu pose déjà les jalons. Il nous rappellent que le salut est universel - toutes les nations sont convoquées à Jérusalem. Dieu veut rassembler tous ses enfants, sans exception. Mais Jésus nous avertit : l’invitation est pour tous, mais la réponse est personnelle. Bcp voudront entrer, mais ne le pourront pas, dit-il, même pour ceux qui auront « mangé et bu en sa présence ». Ce ne sont pas les gestes extérieurs qui sauvent, mais la relation vraie et humble avec le Seigneur à travers les actes concrets d’amour. La porte est ouverte, mais elle reste étroite : on ne peut y entrer sans conversion, sans dépouillement.
Mais pq une porte étroite ? Est-ce juste un caprice de Dieu, juste pour nous compliquer la vie ? Bien sûr que non ! Bien au contraire, c’est pour la simplifier et la rendre meilleure. Il y a tant de choses qui nous encombrent et nous alourdissent dans nos vies et in fine nous empêche d’être heureux et de marcher vers le Ciel : notre orgueil, nos jugements faciles, nos attachements, nos peurs, et surtout ce sentiment de toute-puissance. Passer par cette porte, c’est choisir la vérité plutôt que les mensonges de ce monde... Cela signifie, parfois aller à contre-courant : préférer la fidélité à l’évangile plutôt que la superficialité des modes, (même dans l’Eglise, il y a aussi des effets de mode...) Cela signifie persévérer dans la foi même dans l’épreuve - les difficultés ne sont jamais des obstacles, mais des occasions de croissance spirituelle et humaine – c’est pourquoi le catho ne devait pas se plaindre… Passer par la porte étroite, c’est vivre dans le détachement de la foi qui nous rend plus léger pour la route - un chemin difficile, mais combien transformante et paisible.
Chers amis ! Le jour où on aura compris que tout ce à quoi nous tenons en ce monde - sauf l’amour - est éphémère, ce jour-là, on aura tout compris et sur la vie et sur la foi.
Chers amis ! Ne restons pas devant la porte en attendant qu’elle s’élargisse à nos caprices. Efforçons-nous d’y entrer avec le courage de la foi, et la confiance de l’humilité. Car derrière cette porte, il y a la Vie, la vraie, celle que Dieu nous promet et que nous pressentons déjà dès ici-bas, grâce à la foi. Amen.
P. Joseph
Après les enseignements sur la foi dimanche dernier, la liturgie évoque aujourd’hui, les épreuves que peuvent rencontrer les croyants au nom de leur foi. Ces épreuves sont d’abord celles de notre adhésion à JC rappelle Luc en 3 sentences dures. Qd il écrit cet évangile, il pense à la souffrance des nouveaux convertis exposés à l’incompréhension, rejetés de leurs familles.
Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis mais plutôt la division. L’irruption de Dieu dans nos vies n’est pas synonyme de paix. Jérémie en a fait l’expérience : Que cet homme soit mis à mort. Dans une famille on ne se divise pas pour des petites affaires, pour de grandes oui. Jésus se présente ici comme le choix qui détermine tout – c’est pour ou contre. N’ayons pas peur nous dit-il si l’hostilité contre l’Eglise est violente, elle est à la hauteur de ce qu’elle représente. C’est à partir du Christ que s’opère les choix déterminants...
Je suis venu apporter un feu sur terre. Dans la Bible, le feu est une image de Dieu. Il signifie aussi son jugement qui consume le mauvais. Pour Luc le feu est surtout le symbole de l’amour incandescent de Dieu - celui qui brûlait les pèlerins d’Emmaüs écoutant Jésus. C’est ce feu que Jésus vient allumer au monde. Là encore, une invitation à la confiance. N’ayons pas peur si la Parole de Dieu peut nous paraitre parfois abrupte, elle est l’expression manifeste de l’amour de Dieu qui n’a pour but que de nous sauver par son amour en brûlant en nous ce qui est mauvais. Comme les vignerons, Dieu aime sa vigne et la soigne en l’émondant de temps à autre.
Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! Jésus pense ici à sa Passion, à ce bain de sang qui l’ensevelira dans la mort, qui a tant choqué... N’ayons pas peur de la regarder en face, nous dit-il, c’est la clé de notre salut. C’est dans sa mort que nous sommes sauvés. L’épitre aux hébreux utilise une image magnifique pour le dire. Il compare la vie à une course. Pour gagner, il faut de l’endurance, de la discipline... Mais ce qui aide davantage, c’est le but, ce pq on court. Il s’agit pour nous chrétiens de courir, les yeux fixés sur Jésus ressuscité. C’est lui qui nous rends vainqueurs du monde. C’est à cette victoire que l’Eucharistie nous fait participer par anticipation.
Père Joseph
« Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ; le roi sera séduit par ta beauté… les plus riches du peuple, quêteront ton sourire » Quel est donc cette beauté et quel est ce sourire ?
Jamais dans les évangiles il est fait mention de la Vierge qui sourit. Ce sourire c’est la force intérieure et discrète, d’une femme illuminée par la foi et l’humilité. « Celui qui croit en moi, dit Jésus, des fleuves d'eau vive jailliront de son cœur. » Jn 7,38 . Ce sourire rayonne en Marie aussi bien dans la joie que dans les épreuves.
Chers amis ! Marie n’a jamais cherché à s’élever elle-même. Elle s’est toujours présentée comme l’humble servante. Qd elle apparait c’est souvent pour servir : à Nazareth qd elle accepte le projet de Dieu, chez sa cousine Elisabeth pour aller aider, à Cana qd, avec une délicatesse maternelle, elle pousse son Fils à se manifester.
Sa foi est confiance, une confiance qui atteint son point culminant au pied de la Croix. C’est là que son sourire devient plus profond et plus puissant : le sourire de celle qui croit encore et toujours quand tout semble perdu. La confession du centurion : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu. » aurait pu s’appliquer à Marie : Vraiment, cette femme est la Mère de Dieu. Sur le Golgotha, Marie est déjà tournée vers le Ciel. Elle est déjà dans son Assomption. Son corps est encore sur la terre, mais son âme est déjà avec son Fils.
Ce sourire de Marie, c’est sa force intérieure qui se déploie dans l’action de grâce. Celle de celui qui sait que la victoire ne vient pas de nous mais de Dieu seul, celle de celui qui sait que tout est grâce et action de grâce. Tout ce que nous avons, nous le tenons par grâce et doit toujours retourner vers Dieu en action de grâce. C’est ce sourire là que quêtent les riches et les pauvres. Qd je reviens de Brazzaville, comme c’est le cas aujourd’hui, je suis transformé par la conjugaison des 2 cultures.… une vraie confession de foi de part et d’autre que Marie incarne avec beauté : le détachement dans la foi et la foi en la vie éternelle. En France nous sommes des râleurs nés – jamais contents de rien, c’est le signe que rien ne trouve grâce à nos yeux sinon Dieu seul. Au Congo, quand je vois cette pauvreté qui engendre tant de violences et un Dieu qui parait insensible (je pense aussi à toutes ces personnes qui subissent les guerres, à ces parents qui perdent leur enfant… c’est une aussi une vraie confession de foi : il y a forcément quelque chose de plus grand au-delà de nos attentes…
L’Assomption n’est donc pas une récompense après coup, mais le couronnement de cette confiance absolue, vécue jour après jour, et qui change notre regard et notre façon d’être au monde jusque dans les nuits de nos Croix. Pour nous c’est une invitation à mettre notre confiance en Dieu seul. A Brazzaville, chaque mois, est organisée dans chaque paroisse une quête pour le diocèse. Ce mois-ci, cette quête a donné dans ma paroisse près d’1 million de CFA (1524€) – quand on connait l’état de pauvreté du pays, c’est vraiment l’obole de la veuve. Cela veut dire quoi pour eux ? « Dieu d’abord ! ». La question pour nous : Comment dans ma vie je mets Dieu au 1 er plan, Lui de qui je tiens tout – il y a tant de manières de le manifester. Demandons à Marie de nous y aider. Amen.
Père Joseph
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Dimanche 07 septembre 2025, pèlerinage Notre-Dame d'Étang à Velars-sur-Ouche
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En mémoire du Pape François, nous vous invitons à vous unir dans la prière pour rendre hommage à un grand témoin de foi, de paix et d'humilité.
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