Édito de la Paroisse de Sombernon

« Vous savez interpréter l’aspect du ciel et de la terre ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » (Lc 12, 56)

Lire les signes du temps est sans doute l’un des exercices les plus exigeants de la foi — mais aussi l’un des plus essentiels. Ces signes ne sont pas toujours évidents. Ils demandent à être accueillis avec discernement, interprétés avec sagesse, parfois mis en lien les uns avec les autres pour en dégager un sens juste et profond.

Aujourd’hui, que nous disent les signes de notre temps ? Ils nous montrent une société déboussolée, un monde en perte de repères, à la recherche du bonheur sans boussole, sans certitudes. Pendant longtemps, l’homme a cru pouvoir se suffire à lui-même, comptant sur la seule force de la modernité, allant même jusqu’à légiférer contre les fondements des valeurs naturelles. Mais aujourd’hui, la crise est là, visible à tous les niveaux : morale, spirituelle, culturelle. Et pourtant, nombreux sont ceux qui pensent qu’il faudrait continuer dans la même direction, pousser plus loin ce qui nous a déjà menés jusque-là… Mais rares sont ceux qui osent remonter à la racine du mal.

Paradoxalement, au coeur de l’Église, un autre signe nous est donné — le seul qui ne change pas, à la fois humble et lumineux : « Vous trouverez un enfant emmailloté, couché dans une mangeoire… » (Lc 2, 12) Un Dieu fait homme, pauvre, fragile, dépouillé… Un Dieu qui vient rejoindre l’humanité dans sa vulnérabilité. Et si ce signe-là était l’unique SIGNE qui sauve ?

Alors, une question s’impose — discrète mais insistante, posée en creux par les signes de notre époque : Que gagne l’homme à vouloir vivre comme un dieu, alors qu’il n’est pas Dieu ?

P. Joseph