Édito de la Paroisse de Sombernon

Le Pape François vient de nous quitter.
Évidemment, nous aurions tous aimé que le Seigneur le préserve encore, qu’il prolonge sa mission au cœur d’un monde en quête de vérité, de justice et de miséricorde.
Nous aurions voulu l’entendre encore dénoncer la guerre, murmurer la paix, poser des gestes d’humilité là où le pouvoir de l’orgueil divise.
Pourquoi Dieu le laisse-t-il partir maintenant ? Pourquoi, au moment où son regard sur l’humanité semblait plus nécessaire que jamais ?

Pour entrer dans la vérité spirituelle de cette mort, il faut ici quitter nos raisonnements humains. Car la mort d’un serviteur de Dieu, et plus encore celle du Vicaire du Christ, n’est pas banale.
Elle est un mystère qui se reçoit à genoux. Elle est un témoignage de foi, une liturgie silencieuse qui fait rayonner la lumière du Ressuscité.

Ce départ, dans l’octave de Pâques, est tout sauf anodin.
Il est un sceau, une signature divine. François meurt alors que l’Église célèbre la victoire de la vie sur la mort, comme pour nous redire une fois encore que la foi chrétienne n’est pas une vague consolation, mais une solide espérance vécue dans le réel, enracinée dans la résurrection du Christ.
Ce n’est pas une tradition que nous faisons vivre, mais une conviction qui nous fait vivre.

Il y a plus encore. François nous quitte dans l’Année Sainte de l’Espérance, cette année qu’il a lui-même voulue, appelée, annoncée.
Cette année qui devait redonner souffle au cœur blessé du monde. Et voilà que son propre départ devient l’acte le plus fort de cette espérance, une parabole vivante de ce qu’il n’a cessé de proclamer : « L’espérance ne déçoit pas ».

Ainsi, dans le silence de son dernier souffle, résonne un ultime enseignement.
Cet humble serviteur de l’Évangile s’est laissé conduire jusqu’au bout.
Il entre dans la lumière en tenue de service.
Par sa vie, il a guidé, par sa mort il atteste. La mort de François, comme celle de tous les pasteurs, est une parole vivante adressée à tous ceux qui doutent de l’amour de Dieu à cause d’une épreuve, à cause de la mort d’un proche ou d’un innocent...
Sa pâque entourée de signes providentiels est une homélie silencieuse qui rassure nos « courtes vues » : la vie passe inévitablement par la mort – fût-ce celle d’un pasteur – pour entrer dans la vie pleine en Dieu seul.
C’est l’annonce-sommet de notre foi que la mort significative du Serviteur François nous rappelle.
Merci François, paix à ton âme et gloire à toi Seigneur.

P. Joseph, curé de Sombernon